Interview – Vincent Arlat, CEO de TastR, l’application de recommandations culturelles personnalisées
Difficile de savoir quel film ou série nous plaira à la simple lecture du synopsis. L’application TastR se positionne comme solution à ce problème en offrant à ses utilisateurs des recommandations de contenus à partir de leurs propres goûts. La start-up s’est en parallèle lancée sur le marché BtoB, sous les conseils de l’incubateur Belle de Mai lors de sa participation à La Manufacture. Vincent Arlat, cofondateur et CEO, revient sur cette période riche et intense.
D’où est venue l’idée de créer une application de recommandations de contenus culturels ?
Mon associé, Quentin Grosseti, a écrit une thèse sur les systèmes de recommandation. On a repris le fruit de ce travail en l’adaptant à la culture car, du fait qu’il y a beaucoup d’offres de contenus, il est difficile de trouver ceux vraiment adaptés à ses goûts. Cela nous a amenés à concevoir l’application TastR, lancée en avril 2020. Un utilisateur y entre son profil culturel puis notre algorithme de machine learning lui propose des films et séries personnalisés, ainsi que les plateformes de VOD où les regarder.
Pourquoi avoir décidé de vous faire accompagner par un incubateur ?
Lorsque notre application a été quasiment prête, on a cherché des solutions d’accompagnement et de financement, notamment public. On a découvert l’incubateur Belle de Mai et candidaté à son programme d’accompagnement gratuit de trois mois, La Manufacture, qu’on a vu comme un bon levier pour progresser. On a intégré la session de mars 2020. Il était déjà prévu que nous la suivions en visio de notre côté puisque l’on vit à Paris. Tout le monde a finalement aussi été à distance à cause du confinement.
Comment se sont passés ces trois mois d’accompagnement ?
On se réunissait par écrans interposés une matinée par semaine pour échanger sur nos projets, faire des commentaires les uns sur les autres, se donner des conseils. C’était assez interactif et on a malgré tout réussi à créer du lien entre nous ! On s’est par la suite rencontré physiquement avec certains participants. Entre chaque session, on avait des sujets à avancer individuellement (positionner son produit, faire son business plan, trouver son market fit, etc). Ça nécessitait d’y consacrer du temps en dehors des sessions collectives, mais ça restait correct.
Avec du recul, qu’est-ce que La Manufacture a apporté à TastR ?
Au démarrage de La Manufacture, on avait simplement dans l’optique de lancer une plateforme BtoC. Au fur et à mesure, on s’est également orientés sur la partie business grâce à l’équipe de l’incubateur Belle de Mai qui nous a apporté une vision produit et service que l’on n’avait pas. Les chargés d’affaires nous ont aidés à bien structurer notre offre en proposant des services informatiques pour aller chercher des clients. Je pense que ce programme a été un vrai accélérateur pour faire entrer de l’argent dans notre société. On l’a d’ailleurs recommandé à des amis porteurs de projet qui l’on intégré.
Cette partie BtoB est ce qui fait vivre TastR aujourd’hui ?
Exactement. Elle est d’autant plus primordiale qu’elle finance l’application à destination du grand public. Cette dernière ne nous permet pas de dégager de revenus pour l’instant, mais elle nous tient particulièrement à cœur. On la continue donc pour le moment. C’est en plus une très bonne vitrine à montrer à nos clients professionnels.
Au terme de La Manufacture, TastR a été accepté en incubation (Le 1024) à la Belle de Mai. Quelle suite désormais ?
Oui, on a pour cela présenté notre projet à un jury. Les retours ont été très positifs. En plus de l’entrée en incubation, on a obtenu 20 000 euros d’avance remboursable. Ça nous a notamment permis de recruter deux alternants. On n’a pas pour ambition de venir s’installer à Marseille mais on garde le contact avec l’incubateur Belle de Mai, qui continue de suivre notre projet de loin. Notre objectif pour 2022 est l’internationalisation de TastR. Et une V2 dont la sortie est prévue d’ici la fin de ce mois de janvier ! On espère grâce à elle passer de 14 000 à 50 000 utilisateurs.
Merci Vincent pour ces réponses,