#Episode4 : Innovation ouverte – Mais de quoi parle-t-on ?
70% des collaborations entre les grands comptes et les jeunes entreprises innovantes échouent. Une des potentielles raisons de ces échecs à répétition pourrait potentiellement s’expliquer de par la capacité d’absorption insuffisante d’une entreprise – notion définie par Cohen et Levinthal en 1990 dans leur article : « Absorptive Capacity: A New Perspective on Learning and Innovation ».
La capacité d’absorption d’une entreprise
Il s’agit simplement de la capacité d’une entreprise à reconnaître, à assimiler ou transformer, et à appliquer en interne des savoirs externes. Et donc par ricochet la capacité d’une entreprise à se réorganiser pour pouvoir absorber les savoirs provenant de l’extérieur.
3 processus de circulation du savoir
L’#épisode3 nous a permis d’identifier une multitude de flux entrants, sortants ou bidirectionnels. En superposant cette circulation du savoir aux étapes clefs de création de valeur, nous pouvons mettre en valeur 3 processus :
– Processus d’exploration de nouveaux savoirs
– Processus d’exploitation de savoirs
– Processus de rétention de savoirs
Les compétences d’absorption
Ernst et Ulrich Lichtenthaler ont, dans le cadre de leurs travaux, associé à chacun de ces 3 processus des compétences clefs que l’entreprise se doit de maitriser pour pouvoir mettre en place une politique d’innovation ouverte efficace. Certaines de ces compétences sont spécifiques aux activités core-business de l’entreprise alors que d’autres sont nécessaires pour pouvoir être à l’écoute de son écosystème.
Exploration de nouveaux savoirs
– Les compétences inventives : capacité à générer en interne du savoir. Identification des compétences clefs à maitriser en interne.
– Les compétences d’absorption : capacité à assimiler du savoir externe avec pour objectif le renforcement de ses compétences inventives.
Rétention du savoir
– Les compétences transformationnelles : capacité à conserver en interne le savoir pour faire émerger de nouveaux concepts impliquant un processus de transformation de l’entreprise.
– Les compétences de connexion : Capacité à retenir et à contrôler du savoir au sein de son écosystème.
Exploitation de savoirs
– Les compétences innovatrices : capacité à développer un modèle économique basé sur un savoir interne et/ou externe.
– Les compétences de désorption : capacité à générer du profit en dehors de ses activités core-business (licensing, essaimage, …)
En résumé
Nous pourrions ainsi résumer l’innovation ouverte comme un processus global d’exploration, de rétention et d’exploitation de savoirs internes et externes nécessitant des compétences organisationnelles spécifiques. Pour que ce processus soit efficace, il requiert une étroite connaissance de son écosystème ainsi que des frontières poreuses pour être à l’écoute d’une nouvelle opportunité. L’#Episode5 nous permettra de voir concrètement comment les entreprises se sont approprié ces notions.