Data Observer : quand un projet de bar revisite la collecte de données

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Écrit par Kunckler Florian

Franck Avenel a l’entrepreneuriat dans le sang. Le fondateur d’Asapspot puis de Data Observer (ainsi que de quelques autres start-up durant sa carrière) ne se voit tout simplement pas faire autre chose. Rencontre avec celui qui a contribué à revisiter la collecte et l’analyse de données.

Un projet de bar. Voilà comment Franck Avenel décrit la naissance de son entreprise Data Observer. Ou plutôt non, voilà comment l’entrepreneur parle d’une autre start-up qu’il a fondé, celle qui a précédé Data Observer, Asapspot. Car Data Observer ne s’est pas créé en un jour. Ni en une seule tentative. « En près de 25 ans d’entrepreneuriat, j’ai monté plusieurs projets avant de lancer le concept qui a fait émergé mon entreprise. Avec plus ou moins de succès », concède Franck Avenel.

Mais revenons à ce fameux « projet de bar ». « Ce n’est pas un jugement de valeur sur son contenu, c’est simplement un état de fait : les fondements de Data Observer ont été pensés au café, avec deux amis qui – comme moi – amenaient tous les matins leurs enfants à l’école », poursuit-il. Des rencontres informelles qui se soldent par un constat simple : ces trois-là ont identifié un besoin auquel ils seraient capables de répondre.
En additionnant leurs compétences et leurs expertises bien-sûr. « Le premier – François – était un spécialiste de l’analyse stratégique pour des organisations d’Etat. Le deuxième – Franck – vient du monde de la presse et de l’édition. Moi, j’étais déjà ingénieur spécialisé dans les outils de développement », se souvient Franck.

À part un café sur le chemin de l’école, qu’est-ce qui peut réunir un analyste, un spécialiste de l’information et un expert de la création d’algorithmes ? En un mot : la data. Mais pas n’importe quelle data… « Tout est là : nous avons eu pour ambition de créer le moteur de recherche de sources primaires d’informations géostratégiques ultra-spécialisées le plus efficace au monde. » Tout simplement.
Une grande ambition qui séduit également les équipes de l’Incubateur Belle de Mai. « Ils ont trouvé intéressant de voir un projet qui réunit des aspects technologiques innovants et les sciences humaines. C’était du jamais vu entre les murs de la Belle de Mai », raconte l’entrepreneur.

L’Incubateur leur met le pied à l’étrier : « C’est cette opportunité d’accompagnement qui a tout lancé. Car ce n’était pas seulement des aides – de l’expertise et des moyens financiers – cela nous a surtout permis de formaliser le projet. Le dossier qu’il a fallu créer, le nom qu’il a fallu trouver. Nous étions tous salariés à cette époque : sans le concours de la Belle de Mai, je pense qu’Asapspot – et donc Data Observer – n’auraient jamais vu le jour. »

Ce premier projet est ambitieux. « D’autant que nous nous sommes concentrés sur une seule cible, les analystes stratégiques. Nous ne pensions pas développer nos solutions pour des structures purement commerciales », se souvient Franck Avenel.

Mais le projet connaitra rapidement son lot de difficultés. François saisit une belle opportunité professionnelle et sera par la suite amené à privilégier d’autres activités. « Le troisième associé Franck tombait malade au même moment et décédera quelques mois plus tard. En plus de perdre mon meilleur ami, nous perdions l’élément moteur du projet. » Asapspot connait un revers dont le projet ne s’est encore vraiment remis.

Franck Avenel ne se laisse pas abattre et part en quête de nouveaux contrats. Et il fait une rencontre qui changera la face du projet. « Jean-François Thonin, fondateur de Data Deliver, vendait des solutions de collecte d’informations à ses clients. Nos outils technologiques l’intéressaient pour quelques-uns de ses projets… » Et la mayonnaise prend ! A force de travail, Asapspot fait mieux que les anciens prestataires de Jean-François Thonin : une nouvelle collaboration voit le jour.

Collaboration qui se formalisera au bout de 6 mois par la création d’une entité commune : Data Observer. « Jean-François gérait tous les aspects commerciaux de son côté à Void près de Nancy Je m’occupais des technologies à Marseille. » Franck Avenel tenait enfin son projet pérenne.
L’objectif de la nouvelle structure ? Créer une offre plus large pour que les solutions technologiques d’Asapspot. « Aujourd’hui nous avons réussi ce pari : nos interlocuteurs sont pour un tiers des agences d’Etat et des collectivités territoriales, et pour le reste principalement des directions de la communication de structures privées ou des agences spécialisées dans les relations publiques ou l’intelligence économique. »

Son savoir-faire ? Data Observer a la capacité de trouver de l’information à forte valeur ajoutée grâce à des technologies propres : « nous avons nos propres serveurs de crawl : nos robots permettent de dénicher une information ultra-spécifique, quelque-soit le domaine ou la nature de la source d’informations. » De la veille et l’e-réputation jusqu’à l’analyse stratégique, les solutions développées par Data Observer touchent aujourd’hui un large éventail de besoins.

« Nous souhaitons progresser sur deux tableaux : sur le moyen de trouver encore plus efficacement l’information pertinente, mais aussi sur la manière de traiter les données collectées pour les rendre accessibles au client », explique l’entrepreneur. Pour cela, en plus de renforcer ses équipes de R&D à Marseille – « nous travaillons notamment sur le des algorithmes de machine learning, sur les big-smart-fast data, tous ces sujets qui sont le futur des technologies de l’information » – Data Observer a racheté cette année Entre les lignes, une société spécialisée dans l’analyse média : « nous voulons aussi proposer les meilleures analyses de données, pas seulement les meilleurs algorithmes de collecte et de traitement », explique Franck Avenel.

Data Observer entame donc une année stratégique. Ce rachat et ses recrutements vont faire doubler les effectifs de la structure : « il nous faut donc doubler notre chiffre d’affaires », explique Franck Avenel. Un pari ambitieux mais pas irréaliste pour l’entrepreneur : « il y a une place sur le marché pour notre offre. Nous avons de nouvelles cibles marketing, de nouveaux secteurs dans lesquels nous commençons à percer. C’est prometteur. »

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