Conférence : La
société numérique :
Perspectives d’une déshumanisation
destructive créative
Organisé par l'incubateur Belle de Mai
La conférence- débat « La société numérique en question : Perspectives d’une déshumanisation destructive créative* » a eu lieu le 1er juin 2017.
L’IA va-t-elle impacter 95 % des métiers existants ?
La robotisation peut-elle faire disparaitre certains métiers, dû au travail moins productif d’un humain que d’une intelligence artificielle ? L’évolution est-elle réellement en marche ? Connaitrons-nous l’essor des machines ?
L’Incubateur Belle de Mai s’est interrogé dès 2017 sur l’évolution des usages de l’intelligence artificielle et son impact dans notre société numérique. A travers les témoignages d’entrepreneurs du secteur et l’œil éclairé des experts, trois thèmes ont été abordés lors de trois plateaux :
« Automatisation : Menaces et Opportunités » avec Olivier GUILLAUME, O²Quant & Karoly SPY, Innov-Training
« L’Homo Numericus, avènement d’une nouvelle ère ? » avec Franck ANJEAUX, Axyn Robotique et Marc HAMAND, AIMechatronic
« Panorama et perspectives de la déshumanisation » avec Charles TALBOT
Conférence animée par Julia Santi, consultante-journaliste économique indépendante.
« L’IA va accompagner l’homme et non le remplacer »
Lors d’un plateau sur le thème « Automatisation, menaces et opportunités », deux jeunes chefs d’entreprises, Olivier Guillaume, fondateur de 02 Quant, et Karoly Spy, créateur de Innov Training, ont discuté de l’impact de l’intelligence artificielle (IA) dans leurs domaines respectifs.
Olivier Guillaume, spécialisé en Deep Learning, estime que l’IA augmentera les capacités humaines, transformant 95% des métiers actuels sans remplacer les humains. Karoly Spy, coach sportif, collabore avec Guillaume pour développer une application d’entraînement intelligente, automatisant l’analyse des séances pour les athlètes. Cette IA libère les entraîneurs des tâches fastidieuses, leur permettant de se concentrer sur l’humain, tout en offrant un coaching virtuel pour ceux sans entraîneur personnel.
Tous deux voient l’IA comme une opportunité pour améliorer et créer des métiers, avec des implications majeures, notamment en santé.
« La robotique va rapprocher les gens au lieu de les remplacer »
Le second plateau, « Homo Numericus, avènement d’une nouvelle ère », réunit Frank Anjeaux d’Axyn Robotique et Marc Hamand d’AI Metatronics.
Frank Anjeaux présente Ubbo, un robot de télé-présence développé par Axyn Robotique, conçu pour améliorer le service à la personne, notamment pour les personnes âgées. Comme le souligne Julia Santi, nous sommes au cœur de la destruction créatrice qui voit des métiers disparaître et d’autres se créer. Un processus potentiellement anxiogène pour les populations touchées. Pour Frank Anjeaux, les craintes face à cette mutation sont moins présentes dans ce secteur qui souffre d’une pénurie de personnel, notamment chez les aidants. Les robots, loin de remplacer les humains, visent à renforcer les interactions sociales en réduisant les tâches répétitives pour le personnel soignant.
Marc Hamand introduit Exoglove, un exosquelette de main destiné à la rééducation. Initialement conçu pour reproduire les mouvements d’un praticien, Exoglove a évolué en une plateforme polyvalente, intégrant la réalité virtuelle pour permettre des interactions plus immersives et tactiles avec des environnements réels et virtuels.
« Faire de la prospective sur la technologie existante pour penser le futur »
Troisième plateau avec le dernier invité Charles Talbot, du Laboratoire d’Intelligence Collective et Artificielle (LICA), venu discourir sur les « perspectives de la déshumanisation». Un mot qui fait peur s’il n’est pas pris dans son sens propre, c’est-à-dire le fait que l’élément humain sera de moins en moins prépondérant dans la production de richesses à l’avenir. Un point que l’on retrouve dans le fameux rapport Mc Kinsey qui prédit que 40% des emplois à l’échelle mondiale sont susceptibles d’être remplacés par des machines en 2025.
Talbot souligne l’importance de se questionner sur la distribution des gains de productivité générés par l’IA : bénéficieront-ils à tous ou seulement à une élite ? Il met également l’accent sur le rôle crucial de l’éducation face à des métiers potentiellement obsolètes. Le LICA (Laboratoire d’Intelligence Collective et Artificielle) s’efforce de repenser la société de manière éthique et inclusive, en anticipant les défis de ce futur technologique.
*La « destruction créatrice » désigne le processus continuellement à l’œuvre dans les économies et qui voit se produire de façon simultanée la disparition de secteurs d’activité économique conjointement à la création de nouvelles activités économiques. [wikipedia]
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