Interview – Fabrice Bouchaud, cofondateur de Butterfly job, l’appli de rencontres professionnelles
Confronté aux défauts des plateformes de recrutement, côté employeur comme employé, Fabrice Bouchaud a eu l’idée d’en créer une réellement efficace. Grâce aux neurosciences et à une technologie de matching affinitaire, Butterfly Job met en lien des candidats et entreprises qui partagent les mêmes aspirations et valeurs. Après plusieurs semaines de test, c’est l’heure du lancement officiel.
Pouvez-vous nous en dire plus sur Butterfly Job et cette technologie de matching affinitaire ?
Il s’agit d’une plateforme de recrutement où l’on accompagne aussi bien un candidat en recherche d’emploi qu’une entreprise. Pour le premier, l’idée est de lui permettre d’exprimer plus que son CV. À savoir ses « soft skills » mais également les valeurs qui l’animent, ses attentes vis-à-vis de sa future entreprise, sa vision, son fonctionnement… On a pour cela créé un moteur de matching qui fait la correspondance entre tous ces éléments et les entreprises dans son domaine de recherche. Il découvre alors une liste d’offres d’emploi et d’entreprises où il pourra postuler. Côté entreprise, on valorise naturellement les annonces de celles à impact positif et/ou de petite et moyenne taille. Car elles souffrent souvent d’un manque de visibilité sur les plateformes de recrutement classiques et peinent à recruter des talents.
Vous vous êtes appuyé sur des travaux de recherche pour développer votre système…
Oui, juste après avoir eu l’idée de Butterfly Job, j’ai découvert que des chercheurs d’Aix-Marseille Université (AMU) se sont penchés sur cette question de comment identifier des valeurs communes entre une personne et un groupe de personnes. Je me suis rapproché d’eux grâce à la Satt Sud-Est, qui met en relation les universités et les entreprises. Le but est d’intégrer leur travail – via un logiciel d’analyse – dans notre système de matching. Cela permettra d’y ajouter l’analyse de la psychologie sociale entre les candidats et les entreprises d’ici la fin de l’année. Ce sera une vraie innovation par rapport à tous les moteurs existants. Y compris comparé à ceux qui ne sont pas spécialisés dans le recrutement.
Vous êtes d’ailleurs la première start-up dans laquelle la Satt Sud-Est a investi…
Elle a en effet récemment décidé de lancer un nouveau dispositif de support aux startups numériques innovantes, en collaboration avec la recherche universitaire. Ce dispositif intelligent de BSA nous permet de ne pas endetter la structure. C’est quelque part notre premier investisseur, même si ces actions ne seront validées qu’à notre première levée de fonds. On est en tout cas les premiers à bénéficier de ce nouveau mécanisme de soutien. Il va nous permettre de créer un actif innovant fort et de finaliser et faire évoluer le partenariat avec l’AMU, que la Satt Sud-Est nous a grandement aidé à construire.
Vous avez aussi bénéficié de l’accompagnement de l’incubateur Belle de Mai pour accélérer votre projet. Qu’est-ce que ce suivi vous a apporté ?
L’incubateur m’a permis de cadrer mon projet ainsi que les démarches marketing et commerciale. L’équipe m’a régulièrement challengé, ce qui est toujours bénéfique. C’est par ailleurs la Belle de Mai qui m’a octroyé mon premier financement de 20 000 euros sous forme d’une avance remboursable. Il m’a également aidé à identifier les autres sources de financement possibles et à veiller à la cohérence de mes dossiers. On a par la suite décroché des prêts d’Initiative Marseille Métropole et des subventions BPI France.
C’est désormais le grand moment pour Butterfly Job : l’application est officiellement lancée en ce début mai…
On avait fait un premier lancement de notre appli de rencontres professionnelles le 14 février dernier, pour le petit clin d’œil avec la Saint-Valentin. Mais c’était surtout le début de la phase d’expérimentation destinée à améliorer le système de préconisation. Aujourd’hui, l’application est pleinement opérationnelle. On est capables d’apporter à chaque candidat une liste bien fournie d’entreprises lui correspondant car on recense dans notre base de données l’ensemble des 3,8 millions d’entreprises françaises. Avec ce lancement officiel, on souhaite augmenter le nombre d’utilisateurs et inciter les entreprises à impact positif à s’y inscrire.
Merci Fabrice pour ces réponses.