#Episode5 : Innovation ouverte – Mais de quoi parle-t-on ?

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Écrit par Loic Barrande

La théorie, c’est bien joli mais comment, opérationnellement parlant, les entreprises se sont approprié l’ensemble de ces notions ? L’innovation ouverte : bullshit ou véritable changement de culture ?

La tentation a été forte, en préparant cet épisode, de faire une liste à la Prévert en allant chercher toutes les initiatives gravitant autour de l’open innovation que l’on voit fleurir dans les journaux : incubateurs et accélérateurs corporates, concours de startups, mise en place de PoCs (vous savez les fameuses preuves de concept) …

J’ai fait le choix d’en mettre quatre en avant et de les catégoriser en 2 niveaux. Le niveau 1 représentant les initiatives demandant une capacité d’absorption importante et donc une forte remise en question de la culture de son organisation alors que celles de niveau 2 proviennent plus d’une ouverture vers son écosystème et du monde qui l’entoure.

Les initiatives de niveau 2

– La première relève d’un des concepts même de l’innovation ouverte vu lors de l’#épisode2 : « Nous sommes ouverts à exploiter des outils / technologies utilisées dans d’autres secteurs d’activités. » Nous pouvons parler ainsi de mimétisme. Etam a par exemple adapté le concept même de l’application de rencontre Tinder pour optimiser la gestion des ressources humaines de ses différentes enseignes. Le responsable d’une boutique renseigne ses besoins de dernière minute, la nature et les horaires de la mission ainsi que la géolocalisation du magasin. En réponse, il reçoit une candidature express de la part des hôtesses de vente disponibles. Pour avoir la possibilité de « matcher » avec un responsable , chaque hôtesse doit déjà être salariée à temps partiel de l’une des quatre enseignes du groupe Etam.

– La seconde initiative repose quant à elle sur le détournement des usages. Dans le cadre d’une politique de réduction de coût, un acteur reconnu de la supply chain et de la grande distribution a identifié une perte importante des clefs de ses entrepôts devenue non négligeable. Après avoir sondé les solutions existantes, aucune ne répondait à ses besoins. L’entreprise est en train, aujourd’hui, de tester des portes clefs pour les personnes souffrant d’Alzheimer qui permettent de savoir où elles se situent et donc de retrouver les clefs perdues ! Malin le singe ! 😉

Les initiatives de niveau 1

– Une des références dans la matière est la société Procter & Gamble qui affiche et catégorise depuis maintenant plusieurs années ses besoins innovants ou non sur son site internet. N’importe quelle entreprise peut ainsi proposer directement une solution technologique (mature et/ou sur étagère) à une équipe dédiée qui se charge d’évaluer la pertinence de la proposition et de connecter la société candidate aux fonctions métiers de P&G. De nombreux prérequis sont nécessaires pour que ce type d’initiative soit fonctionnel comme la forte adhésion et l’implication des fonctions métiers, l’identification des besoins opérationnels, l’allocation de budgets dédiés, …

– Procter & Gamble a également intégré au sein de sa culture d’entreprise une certaine capacité de désorption #Episode4 en tirant profit de sa propriété intellectuelle « morte » (inutilisée) et en la valorisant en dehors de l’entreprise. Un service à part entière est même dédié à cette activité. Des licences sont ainsi accordées à leurs entreprises partenaires. Leurs brevets deviennent alors une nouvelle source de revenus et une arme de choix dans un but collaboratif au lieu de prendre la poussière dans les archives de la société.

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